邻居家的米粒
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邻居家的米粒

作者: 邻居家的米粒
最近更新: 2013/12/19
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小王子 04

小王子 04

第十八章~第二十四章 from 小王子穿过沙漠。他只见过一朵花,一个有着三枚花瓣的花朵,一朵很不起 眼的小花…… “你好。”小王子说。 “你好。”花说。 “人在什么地方?”小王子有礼貌地问道。 end 由于看到他稍稍张开的嘴唇露出一丝微笑,我又自言自语地说:“在这个熟 睡了的小王子身上,使我非常感动的,是他对他那朵花的忠诚,是在他心中闪烁 的那朵玫瑰花的形象。这朵玫瑰花,即使在小王子睡着了的时候,也象一盏灯的 火焰一样在他身上闪耀着光辉……”这时,我就感觉到他更加脆弱。应该保护灯焰: 一阵风就可能把它吹灭…… 于是,就这样走着,我在黎明时发现了水井。

2013/12/19
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芙蓉女儿诔

芙蓉女儿诔

芙蓉女儿诔 维太平不易之元,蓉桂竞芳之月,无可奈何之日,怡红院浊玉,谨以群花之蕊,冰鲛之縠,沁芳之泉,枫露之茗,四者虽微,聊以达诚申信,乃致祭于白帝宫中抚司秋艳芙蓉女儿之前曰: 窃思女儿自临浊世,迄今凡十有六载。其先之乡籍姓氏,湮沦而莫能考者久矣。而玉得于衾枕栉沐之间,栖息宴游之夕,亲昵狎亵,相与共处者,仅五年八月有奇。忆女儿曩生之昔,其为质则金玉不足喻其贵,其为性则冰雪不足喻其洁,其为神则星日不足喻其精,其为貌则花月不足喻其色。姊娣悉慕媖娴,妪媪咸仰惠德。孰料鸠鸩恶其高,鹰鸷翻遭罦罬;薋葹妒其臭,茝兰竟被芟鉏!花原自怯,岂奈狂飙;柳本多愁,何禁骤雨!偶遭蛊虿之谗,遂抱膏肓之疚。故樱唇红褪,韵吐呻吟;杏脸香枯,色陈顑颔。诼谣謑诟,出自屏帏;荆棘蓬榛,蔓延窗户。岂招尤则替,实攘诟而终。既怀幽沉于不尽,复含罔屈于无穷。高标见嫉,闺帏恨比长沙;直烈遭危,巾帼惨于羽野。自蓄辛酸,谁怜夭折?仙云既散,芳趾难寻。洲迷聚窟,何来却死之香?海失灵槎,不获回生之药。眉黛烟青,昨犹我画;指环玉冷,今倩谁温?鼎炉之剩药犹存,襟泪之余痕尚渍。镜分鸾别,愁开麝月之奁;梳化龙飞,哀折檀云之齿。委金钿于草莽,拾翠盒于尘埃。楼空鳷鹊,徒悬七夕之针;带断鸳鸯,谁续五丝之缕?况乃金天属节,白帝司时,孤衾有梦,空室无人。桐阶月暗,芳魂与倩影同销;蓉帐香残,3D环绕共细语俱绝。连天衰草,岂独蒹葭;匝地悲声,无非蟋蟀。露阶晚砌,穿帘不度寒砧;雨荔秋垣,隔院希闻怨笛。芳名未泯,檐前鹦鹉犹呼;艳质将亡,槛外海棠预萎。捉迷屏后,莲瓣无声;斗草庭前,兰芳枉待。抛残绣线,银笺彩袖谁裁?褶断冰丝,金斗御香未熨。昨承严命,既趋车而远陟芳园;今犯慈威,复拄杖而遽抛孤柩。及闻蕙棺被燹,惭违共穴之情;石椁成灾,愧逮同灰之诮。尔乃西风古寺,淹滞青燐,落日荒丘,零星白骨。楸榆飒飒,蓬艾萧萧。隔雾圹以啼猿,绕烟塍而泣鬼。岂道红绡帐里,公子情深;始信黄土陇中,女儿命薄!汝南斑斑泪血,洒向西风;梓泽默默馀衷,诉凭冷月。呜呼!固鬼蜮之为灾,岂神灵而亦妒?箝诐奴之口,讨岂从宽?剖悍妇之心,忿犹未释!在卿之尘缘虽浅,而玉之鄙意尤深。因蓄惓惓之思,不禁谆谆之问。始知上帝垂旌,花宫待诏,生侪兰蕙,死辖芙蓉。听小婢之言,似涉无稽;据浊玉之思,深为有据。何也:昔叶法善摄魂以撰碑,李长吉被诏而为记,事虽殊其理则一也。故相物以配才,苟非其人,恶乃滥乎?始信上帝委托权衡,可谓至洽至协,庶不负其所秉赋也。因希其不昧之灵,或陟降于兹,特不揣鄙俗之词,有污慧听。乃歌而招之曰: 天何如是之苍苍兮,乘玉虬以游乎穹窿耶? 地何如是之茫茫兮,驾瑶象以降乎泉壤耶? 望伞盖之陆离兮,抑箕尾之光耶? 列羽葆而为前导兮,卫危虚于傍耶? 驱丰隆以为庇从兮,望舒月以临耶? 听车轨而伊轧兮,御鸾鹥以征耶? 闻馥郁而飘然兮,纫蘅杜以为佩耶? 斓裙裾之烁烁兮,镂明月以为珰耶? 借葳蕤而成坛畤兮,檠莲焰以烛兰膏耶? 文瓠瓟以为觯斝兮,漉醽醁以浮桂醑耶? 瞻云气而凝盼兮,仿佛有所觇耶? 俯波痕而属耳兮,恍惚有所闻耶? 期汗漫而无夭阏兮,捐弃予于尘埃耶? 倩风廉之为余驱车兮,冀联辔而携归耶? 余中心为之慨然兮,徒噭噭而何为耶? 卿偃然而长寝兮,岂天运之变于斯耶? 既窀穸且安稳兮,反其真而又奚化耶? 余犹桎梏而悬附兮,灵格余以嗟来耶? 来兮止兮,卿其来耶? 若夫鸿蒙而居,寂静以处,虽临于兹,余亦莫睹。搴烟萝而为步障,列苍蒲而森行伍。警柳眼之贪眠,释莲心之味苦。素女约于桂岩,宓妃迎于兰渚。弄玉吹笙,寒簧击敔。征嵩岳之妃,启骊山之姥。龟呈洛浦之灵,兽作咸池之舞。潜赤水兮龙吟,集珠林兮凤翥。爰格爰诚,匪簠匪莒。发轫乎霞城,还旌乎玄圃。既显微而若通,复氤氲而倏阻。离合兮烟云,空蒙兮雾雨。尘霾敛兮星高,溪山丽兮月午。何心意之怦怦,若寤寐之栩栩?余乃欷歔怅怏,泣涕彷徨。人语兮寂历,天籁兮篔筜。鸟惊散而飞,鱼唼喋以响。志哀兮是祷,成礼兮期祥。呜呼哀哉!尚飨!

2013/12/11
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沉醉的船

沉醉的船

法文诗:Le bateau ivre沉醉的船 兰波RIMBAUD (1854-1891) Comme je descendais des Fleuves impassibles, Je ne me sentis plus guidé par les haleurs : Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles, Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs. J'étais insoucieux de tous les équipages, Porteur de blés flamands ou de cotons anglais. Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages, Les Fleuves m'ont laissé descendre où je voulais. Dans les clapotements furieux des marées, Moi, l'autre hiver, plus sourd que les cerveaux d'enfants, Je courus ! Et les Péninsules démarrées N'ont pas subi tohu-bohus plus triomphants. La tempête a béni mes éveils maritimes. Plus léger qu'un bouchon j'ai dansé sur les flots Qu'on appelle rouleurs éternels de victimes, Dix nuits, sans regretter l'oeil niais des falots ! Plus douce qu'aux enfants la chair des pommes sûres, L'eau verte pénétra ma coque de sapin Et des taches de vins bleus et des vomissures Me lava, dispersant gouvernail et grappin. Et dès lors, je me suis baigné dans le Poème De la Mer, infusé d'astres, et lactescent, Dévorant les azurs verts ; où, flottaison blême Et ravie, un noyé pensif parfois descend ; Où, teignant tout à coup les bleuités, délires Et rhythmes lents sous les rutilements du jour, Plus fortes que l'alcool, plus vastes que nos lyres, Fermentent les rousseurs amères de l'amour ! Je sais les cieux crevant en éclairs, et les trombes Et les ressacs et les courants : je sais le soir, L'Aube exaltée ainsi qu'un peuple de colombes, Et j'ai vu quelquefois ce que l'homme a cru voir ! J'ai vu le soleil bas, taché d'horreurs mystiques, Illuminant de longs figements violets, Pareils à des acteurs de drames très antiques Les flots roulant au loin leurs frissons de volets ! J'ai rêvé la nuit verte aux neiges éblouies, Baiser montant aux yeux des mers avec lenteurs, La circulation des sèves inouïes, Et l'éveil jaune et bleu des phosphores chanteurs ! J'ai suivi, des mois pleins, pareille aux vacheries Hystériques, la houle à l'assaut des récifs, Sans songer que les pieds lumineux des Maries Pussent forcer le mufle aux Océans poussifs ! J'ai heurté, savez-vous, d'incroyables Florides Mêlant aux fleurs des yeux de panthères à peaux D'hommes ! Des arcs-en-ciel tendus comme des brides Sous l'horizon des mers, à de glauques troupeaux ! J'ai vu fermenter les marais énormes, nasses Où pourrit dans les joncs tout un Léviathan ! Des écroulements d'eaux au milieu des bonaces, Et les lointains vers les gouffres cataractant ! Glaciers, soleils d'argent, flots nacreux, cieux de braises ! Échouages hideux au fond des golfes bruns Où les serpents géants dévorés des punaises Choient, des arbres tordus, avec de noirs parfums ! J'aurais voulu montrer aux enfants ces dorades Du flot bleu, ces poissons d'or, ces poissons chantants. - Des écumes de fleurs ont bercé mes dérades Et d'ineffables vents m'ont ailé par instants. Parfois, martyr lassé des pôles et des zones, La mer dont le sanglot faisait mon roulis doux Montait vers moi ses fleurs d'ombre aux ventouses jaunes Et je restais, ainsi qu'une femme à genoux... Presque île, ballottant sur mes bords les querelles Et les fientes d'oiseaux clabaudeurs aux yeux blonds. Et je voguais, lorsqu'à travers mes liens frêles Des noyés descendaient dormir, à reculons ! Or moi, bateau perdu sous les cheveux des anses, Jeté par l'ouragan dans l'éther sans oiseau, Moi dont les Monitors et les voiliers des Hanses N'auraient pas repêché la carcasse ivre d'eau ; Libre, fumant, monté de brumes violettes, Moi qui trouais le ciel rougeoyant comme un mur Qui porte, confiture exquise aux bons poètes, Des lichens de soleil et des morves d'azur ; Qui courais, taché de lunules électriques, Planche folle, escorté des hippocampes noirs, Quand les juillets faisaient crouler à coups de triques Les cieux ultramarins aux ardents entonnoirs ; Moi qui tremblais, sentant geindre à cinquante lieues Le rut des Béhémots et les Maelstroms épais, Fileur éternel des immobilités bleues, Je regrette l'Europe aux anciens parapets ! J'ai vu des archipels sidéraux ! et des îles Dont les cieux délirants sont ouverts au vogueur : - Est-ce en ces nuits sans fonds que tu dors et t'exiles, Million d'oiseaux d'or, ô future Vigueur ? Mais, vrai, j'ai trop pleuré ! Les Aubes sont navrantes. Toute lune est atroce et tout soleil amer : L'âcre amour m'a gonflé de torpeurs enivrantes. Ô que ma quille éclate ! Ô que j'aille à la mer ! Si je désire une eau d'Europe, c'est la flache Noire et froide où vers le crépuscule embaumé Un enfant accroupi plein de tristesse, lâche Un bateau frêle comme un papillon de mai. Je ne puis plus, baigné de vos langueurs, ô lames, Enlever leur sillage aux porteurs de cotons, Ni traverser l'orgueil des drapeaux et des flammes, Ni nager sous les yeux horribles des pontons.

2013/12/11
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